Le Magic Quadrant dédié au stockage primaire évolue, avec une nouvelle terminologie qui reflète l’importance croissante des plates-formes de stockage. Cette tendance est marquée par la convergence des produits et des services, un changement déjà observé dans d’autres secteurs tels que le DevOps. Alors que l’infrastructure as a Service (IaaS) et le Storage as a Service (STaaS) deviennent des briques incontournables, la gestion dynamique des besoins de stockage grâce à l’AIOps (Intelligence artificielle pour les opérations IT) devient également une exigence pour les prestataires.
L’impact des performances environnementales
Dans l’édition 2023 du Magic Quadrant, la performance environnementale a pris une place prépondérante dans l’évaluation des solutions. En 2022, Hitachi Vantara avait été salué pour ses efforts en matière de durabilité. Cette année, deux autres acteurs rejoignent le rang des leaders pour leurs efforts environnementaux : IBM pour son efficacité énergétique, et NetApp, qui intègre des indicateurs environnementaux via son portail BlueXP.
Des produits aux plates-formes de stockage
Le terme « produit » laisse désormais place à celui de plate-forme de stockage, une évolution qui reflète la convergence entre les offres traditionnelles et les services gérés. Le STaaS est devenu indispensable dès 2022, tandis que les capacités d’AIOps pour la maintenance prédictive et l’adaptation dynamique des ressources sont attendues depuis 2023. Cependant, cette évolution ne se fait pas sans répercussions pour certains acteurs. Des entreprises comme Huawei, Hitachi Vantara, et Infinidat ont quitté la catégorie des leaders en raison de faiblesses dans leurs stratégies sectorielles et géographiques.
L’absence d’OS unifié chez Dell et les enjeux de cybersécurité
Dell se distingue par son engagement en matière de réduction des données (jusqu’à 5:1) avec ses solutions PowerMax et PowerStore. Cependant, Gartner souligne des lacunes, notamment l’absence d’un OS unifié entre ses baies de stockage milieu/haut de gamme et ses offres cloud. De plus, Dell n’offre pas de garanties solides contre les attaques de ransomwares, un critère de plus en plus essentiel pour les clients.
HPE et les limitations des disques SSD
Comme Dell, HPE est critiqué pour la capacité limitée de ses disques SSD, plafonnée à 30,6 To. Bien que ses solutions GreenLake for Block Storage offrent une standardisation intéressante entre les environnements on-prem et cloud, des efforts sont encore attendus en matière de SLA environnementaux et de cybersécurité.
IBM et NetApp : forces et faiblesses
IBM se démarque avec son programme Storage Assurance, qui garantit une performance constante à prix fixe. Cependant, ses offres de stockage sont moins compétitives face aux solutions QLC (Quad-Level Cell), et ses baies FlashSystem manquent de flexibilité pour évoluer séparément en termes de calcul et de stockage. NetApp, pour sa part, propose une garantie innovante de récupération après ransomware, mais fait face aux mêmes limitations que ses concurrents en ce qui concerne la capacité de ses SSD.
Pure Storage et l’enjeu du modèle Capex
Enfin, Pure Storage continue d’innover avec des solutions comme Evergreen//One, offrant une gestion simplifiée grâce à l’intégration de Pure Fusion dans l’OS Purity. Néanmoins, l’adoption de ce modèle de gestion Capex s’accompagne de coûts élevés, particulièrement pour les entreprises cherchant à moderniser leurs infrastructures.
L’évolution vers des plates-formes de stockage reflète la complexité croissante des besoins en matière d’infrastructure IT, avec un accent toujours plus fort sur la durabilité et la sécurité. Les entreprises doivent désormais jongler entre performance, cybersécurité et optimisation des ressources, tout en intégrant des solutions capables de répondre aux besoins changeants de l’économie numérique.
Source : Silicon.fr – Stockage primaire : faut-il désormais penser « plates-formes » ?